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Melleray , mon village ...

 

 

Melleray

Situé à l'extrémité orientale du département, dans cette région que l'on appelle le " Perche Sarthois " Melleray s'étend sur une superficie de 2212 hectares.

A 155 mètres d'altitude, le village est dominé par Montmirail qui culmine à ... 185 mètres

En 1872, il comptait 1357 habitants ( il n'en restait qu'un peu moins de 400 dans les années 1940).

A cette époque, on y fabriquait des toiles et des grosses étoffes

Extrait du dictionnaire de la France de 1872 


Aujourd'hui, sa population est remontée à plus de 500 habitants. Sa proximité relative de la région parisienne et du Mans (50 kilomètres) et la facilité d'accéder au pays par l'autoroute et le réseau routier ont favorisé l'implantation de résidences secondaires. 
Une intéressante brochure intitulée " MELLERAY d'HIER à AUJOURD'HUI ", rédigée en 1996 par Monsieur Jean Marie Le Borgne, en collaboration avec quelques érudits locaux, nous entraîne à travers l'histoire du village depuis le X ème siècle.

Ce village de mon enfance, que je croyais figé dans sa structure des années 1940/50, avec son école des filles et celle des garçons (la mixité n'existait pas), celle du catéchisme tenue par des "bonnes soeurs", sa petite gare SNCF commune avec Montmirail située sur la ligne reliant Connerré à Courtalain, est difficilement reconnaissable.

Il disposait sur place d'artisans et de commerçants avec les sabotiers, le cordonnier, la brossière et le menuisier-charpentier, le grainetier, la couturière, le carrier, les maçons, le maréchal-ferrant, le charron, le mécanicien, les coiffeurs-barbiers,  et les cinq maraîchers : ces derniers exploitant la riche terre de la " Vallée "
Le commerce rural était assuré par les épiceries, la mercerie, la charcuterie, les deux boulangeries, les hôtels-restaurants et les cafés. Son industrie se limitait à la scierie.
Les nombreuses fermes, grandes et petites, disséminées dans la campagne pouvaient faire appel au vétérinaire qui résidait dans le bourg.

Il ne faut pas oublier le marchand de bestiaux qui réveillait quelquefois le pays lorsqu'il transférait les cochons hurlants entre sa bétaillère et les soues.

La forêt de Montmirail, libre d'accès à l'époque, fournissait du bois mort aux foyers du village.

 

En 1940, Melleray vit passer les colonnes de réfugiés dont quelques familles s'installèrent au village. Les enfants de l'une d'entre elles "importèrent" le "traîneau".
Cet assemblage de 2 planches en croix articulées, munies de 3 roulettes ou de roulements à billes pour les plus chanceux, nous permit d'effectuer des descentes vertigineuses des côtes de Montmirail et de la forêt. En individuels ou en équipages, ces bruyants rodéos étaient quelquefois cuisants pour les coudes et les genoux. L'accueil à la maison devant les culottes déchirées n'était pas toujours très chaleureux.

Ces années d'occupation, où la majorité des hommes étaient prisonniers et les femmes obligées de travailler à l'extérieur, ont offert aux gamins que nous étions une totale liberté de cavalcades et de jeux, pas toujours innocents, dans les bois et la campagne.
C'est sur le tracé d'une voie de chemin de fer désaffectée qui, de 1916 à 1933, vit passer un tramway assurant une liaison avec la Ferté Bernard.et dans une carrière de sable toute proche que j'ai passé la plupart de mes jeudis et de mes vacances en compagnies des gamins du village. Ces terrains en friches propices à la construction de cabanes "imprenables"  nous permettaient de jouer aux indiens ou aux guerriers et d'affronter victorieusement nos adversaires  Montmiraillais.

 

Puis ce fut la libération...
Notre principale préoccupation d'alors fut d'échanger avec les premiers soldats américains des tomates et autres produits frais du jardin contre des chewing-gum, des friandises ou des ... cigarettes mais aussi des boîtes de conserves alimentaires beaucoup plus prisées à la maison.

Ces trente dernières années, deux lotissements et de nouvelles constructions individuelles ont repoussé les limites du bourg. Cette urbanisation des deux communes allant à la rencontre l'une de l'autre ne feront bientôt plus qu'une seule agglomération.

L'embellissement des rues avec des bacs et parterres de fleurs, l'aménagement des  places ainsi que la rénovation de maisons anciennes en font un agréable village fleuri.
Mon école, dont la réduction du mur infranchissable (pas pour tous !) qui nous empêchait de regarder dans la rue est maintenant ouverte sur l'extérieur et le parterre fleuri qui la borde.

C'est au tour de l'église de subir une cure de jouvence.

Loin de péricliter comme beaucoup de petits villages, Melleray s'est délibérément tourné vers l'avenir comme le souligne M. Le Borgne.(rédacteur des plaquettes touristiques des villages alentours)

Melleray

C'est un peu frustrant pour mes souvenirs d'enfance mais c'est réconfortant pour l'avenir de mon village que je vois changer à chacune de mes visites...

 

Plusieurs légendes associées aux illustrations des villages sont extraites des plaquettes "Randonnées et Balades dans le Perche Sarthois" distribuées par les Offices de Tourisme de Vibraye et Saint-Calais